6 janvier 2011

Prix des aliments explosent et les producteurs sont pauvres

Ce matin, en prenant mon café, sans sucre et un nuage de lait, j'ai lu cet article fort intéressant de Hugo Fontaine: "Les prix des aliments à un sommet historique". Dans le résumé de l'article, nous pouvons lire que "Les prix des aliments ont si fortement grimpé à l'échelle mondiale depuis juin qu'ils dépassent maintenant le sommet atteint pendant la crise alimentaire de 2008."

Malheureusement, les producteurs, eux, n'ont pas tiré profit de la manne. En fait, ce sont les détaillants, les grossistes, les acheteurs internationaux, traders et spéculateurs qui ont ramassé le magot. Parfois, ils se le partagent. Nous sommes en présence d'une des merveilles du système de l'économie de marché. Ce ne sont pas ceux qui travaillent le plus durement qui profitent, mais bien ce qui peuvent faire du volume. Et dans un marché mondial en pleine expansion, sic nous sommes en crise non, les acheteurs de produits finaux sont légions, en Chine, en Indonésie, en Inde, au Brésil, etc. les classes moyennement aisées à très aisées consomment, c'est leur raison de vivire... En les ajoutant au marché traditionnel européen et américain, la boucle est bouclée...  

Donc, vous produisez dans des conditions merdiques, je vous paie que dalle et nous, en vendant à ces super acheteurs, on fait notre gombo tranquille. Déréglementons davantage les pays producteurs de ressources premières, comme ça ces transitaires et vendeurs pourront encore plus être rentable.

En fait, la théorie de l'économie de marché est faussé dans ce marché corrompu et où les dés sont pipés.

Un autre problème qui mine le pays, c'est définitivement le choix des cultures. Ici, je fais allusion aux type de culture, soit les culture de rente ou de subsistance. La culture de rente est le sujet transversal dans les administrations africaines. Avec les cultures de rente, on développe l'économie du pays, on attire les investisseurs (et les dollars US ou les Euros) et on export (en dollars US ou en Euros)... cerise sur la gateau, on garde les populations actives et dans les champs, pas dans les capiales... Mais, cela ne nourrit que ceux qui peuvent payer pour se nourrir.

Prenons un exemple concret, du moins pour ceux qui connaissent Tabou. Là-bas, presque tout le monde travaille dans les champs d'hévéa, parfois dans les champs de palmier à l'huile. Personne ne veut produire de tomate et faire de la culture maréchère. Pas assez payant. Au final, ils importent de San Pedro ou d'Abidjan, leur pomme de salade, leur tomate, leur concombre, etc. Ca semble beau, mais le jour où les prix chuteront, car ils chutent toujours, ce beau monde aura faim.

Comment gèrer un pays quand les populations ont faim? Les pays émergents, pour ne pas dire sous-développés, économiquement du moins, ont à faire le choix de leur population. Mais bon, ils ne sont pas toujours là pour ces derniers, pour preuve la forte corruption qui ronge ces pays et les us des présidents, sortant et en exercice, et de leur entourage...

Yako Afrique. Dumont l'a dit, il y a déjà une cinquantaire d'années: vous êtes mal partis.

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